Danielle Dubé et Yvon Paré : Un pays à nommer
Sur la route du fjord, Danielle Dubé et Yvon Paré ont trouvé le bonheur. Il portait plusieurs noms, arborait plusieurs visages. Entrevue avec des découvreurs.
Lorsqu’ils entrent dans ce café de la rue Racine où nous avons rendez-vous, Danielle Dubé et Yvon Paré ont un sourire radieux. À croire qu’en plus de partager leur vie, leur passion pour l’écriture et leurs convictions profondes, ils partageraient même cette manière affable et rassurante. Et tout au long de l’entrevue, chacun comblera les silences de l’autre, le relançant ou l’appuyant dans le tango de cette superbe complicité.
Attablés ainsi dans le brouhaha du café, on a cette impression qu’un nouveau chapitre pourrait s’ajouter à leur plus récent récit de voyage, Le bonheur est dans le fjord. "Il y aurait encore tant à dire", admettra Paré. Son indissociable partenaire, à qui revenait la tâche de proposer à l’éditeur un montage des textes écrits au cours des 21 jours qu’aura duré leur périple, acquiesce en soulignant qu’il a déjà fallu retrancher beaucoup de matériel…
L’aventure était déjà commencée plusieurs années auparavant, au moment où Danielle Dubé et Yvon Paré signaient Un été en Provence. "On s’est dit, c’est bien beau, mais est-ce qu’on serait capables de faire la même chose chez nous?" Depuis, il y a eu Le Tour du Lac en 21 jours. Il ne restait plus qu’à redécouvrir le fjord, ses paysages excessifs, ses gens fiers et passionnés.
C’est justement à la rencontre de ces personnages grandeur nature qu’est allé le couple d’aventuriers du fjord. "Nous ne voulions pas écrire à propos de ceux dont parlent les médias. C’est le vrai monde qu’il nous intéressait de rencontrer", se rappelle l’auteure, citant avec respect le nom de quelques individus devenus personnages, parmi lesquels son "Don Quichotte de Chicoutimi".
Ainsi, à l’instar des Gilles Vigneault ou Fred Pellerin, les deux auteurs issus du monde journalistique s’appliquent à nommer les personnes rencontrées, leur accordant toute leur attention. "C’est en les nommant que les gens et les choses existent", confirme Danielle. Ils découvrent ainsi des trésors inespérés qu’ils nous invitent à reconnaître et à partager, relatant ces rencontres avec une poésie ambiante, accrochée à la portée des chants d’oiseaux, avec en filigrane ces paysages grandioses qui tapissent notre horizon.
Comme d’autres qui se sont servi de leurs récits comme d’un guide de voyage, le duo d’inséparables retournera bientôt sur ses pas pour conférer et partager son Bonheur avec les nombreux personnages qui ont ponctué son parcours et qui colorent son livre. "On veut connaître leur réaction, la perception qu’ils ont de la façon dont on les a décrits et présentés." Une tournée qui remémorera sans doute aux auteurs le plaisir du chemin parcouru il y a déjà trois ans.
Arrivant à peine d’une intense excursion à la Maison des écrivains de Montréal, où ils ont fait la lecture publique de quelques bribes de leur Bonheur sur la musique de Guy-Philippe Wells, ils se sentent fin prêts pour le Salon du livre, mais attendent fiévreusement le moment de se remettre à l’écriture. Les projets (individuels) à venir ne sont pas encore totalement fixés, mais on sait à peu près dans quelle direction les trouver. Un peu de fantastique, sans doute, pour Yvon, conteur remarquable. Et pour Danielle, un retour au bord du fleuve, dans les odeurs de varech et les parfums de Métis. Mais aucune certitude encore. "Un voyage, ce n’est pas une destination, explique l’écrivaine. C’est ce qui se passe entre le départ et l’arrivée…" Le bonheur est dans le fjord, XYZ éditeur, 2008, 234 pages.
Danielle Dubé et Yvon Paré seront présents au Salon du livre du 26 au 28 septembre.
Début de tournée
Le 9 octobre
À la bibliothèque de Petit-Saguenay