Jonathan Mayer, préfacé par Hélène Pedneault : Les Échos du Refus global

C’est un projet qui lui tenait à coeur depuis plus de cinq ans. Alors que le Québec souligne le 60e anniversaire de la signature de Refus global, Jonathan Mayer, professeur de philo au Cégep de Sherbrooke, donne corps à son désir de montrer les répercussions qu’ont eues dans notre société les tirades enflammées du célèbre manifeste. Les Échos du Refus global est bâti autour d’une série d’entretiens qu’a menés l’auteur avec des figures de proue de la scène artistique d’ici, devenant prétexte à une tonifiante lecture de ce que le peuple québécois est devenu au fil des dernières décennies. Après la fougueuse préface d’Hélène Pedneault, qui constitue, en plus des propos recueillis des signataires Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau et Françoise Sullivan, un excellent résumé de la mouvance ayant mené Borduas et ses complices à la publication de ce texte-électrochoc, on croise la femme de théâtre Lorraine Pintal, qui souligne avec verve à quel point, actuellement, «il y a absence de contenu en politique», ou encore le rappeur Biz, inquiet du peu d’importance accordé par nos élites à l’enseignement: «La priorité au Québec, ce n’est pas la santé, c’est l’éducation.» Seront aussi appelés à la barre Isabelle Blais, Janine Carreau, Yvon Deschamps, Raôul Duguay, Ninon Gauthier, Tania Kontoyanni et Christian Vanasse. Si le traitement des idées récoltées conserve quelque chose de scolaire, ce livre s’inscrit dans une réflexion non seulement pertinente mais nécessaire, celle d’un Québec aujourd’hui dans l’obligation de se regarder bien droit dans le miroir. Éd. Michel Brûlé, 2008, 249 p.