Présenter un roman en le décrivant tout d’abord comme une oeuvre à la prose lyrique peut en rebuter plus d’un. Toutefois, Le Désordre des beaux jours de Simon Philippe Turcot n’a rien de pompeux. Et si la ligne est souvent très mince entre un élan poétique assommant et un lyrisme hypnotique totalement enchanteur, vous l’aurez deviné, Le Désordre des beaux jours fait partie de la dernière catégorie. Il est quasiment impossible de quitter ce livre des yeux dès l’instant où l’on y a plongé. À partir d’un récit somme toute banal, Simon Philippe Turcot réussit à nous captiver et à nous emmener dans son monde aux images singulières et riches en émotions. Hommage à la création et aux plaisirs épicuriens, ce roman est une espèce de Petit Prince pour les grands qui rêvent d’exil et de liberté. Ce qui fait qu’on suit sans hésitation les aventures de Nathan, Monsieur D, Madame et tout le reste de la bande, c’est uniquement la force d’écriture de l’auteur. Avec une simplicité amusante combinée à un talent unique pour donner une seconde vie à des phrases que l’on croyait désormais vidées de tout sens, la plume de Simon Philippe Turcot est d’une efficacité désarmante. Un de ces rares livres qu’on planifie déjà de relire aussitôt qu’on l’a traversé. En fait, Le Désordre des beaux jours ne comporte qu’un seul point négatif: avec ses 90 pages au compteur, on en aurait pris le double sans broncher. En attendant patiemment le prochain…

Simon Philippe Turcot sera présent au Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean du 25 au 28 septembre.

Éditions La Peuplade
2007
90 pages