Howard McCord : L’homme qui marchait sur la Lune
Tristan Malavoy-Racine
La "lune" qu’arpente le très énigmatique William Gasper, c’est une montagne du Nevada, caillouteuse, escarpée, sorte de refuge, depuis maintenant cinq ans, pour un homme qui préfère de loin la solitude à la compagnie de ses semblables. Un peu comme sait le faire son compatriote Cormac McCarthy, l’États-Unien Howard McCord entretient savamment le mystère, laissant filtrer le côté sombre de son protagoniste mais, ce qui est bien plus inquiétant que l’horreur vue de face, nous laisse longtemps imaginer l’essentiel, donc le pire. L’homme qui marchait sur la Lune obéit à une petite mécanique noire, dont la singularité n’a d’égale que l’efficacité, et dont la langue, d’une aridité émouvante, épouse les reliefs de la Lune. Éd. Alto, 2008, 148 p.