Johanne Alice Côté : Mégot mégot petite mitaine
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Johanne Alice Côté : Mégot mégot petite mitaine

Après avoir publié un roman au titre décoiffant, L’Incisure catacrote (Michel Brûlé, 2007) et Mouvement d’indienne, un livre de poésie (2008, chez le même éditeur), Johanne Alice Côté fait paraître à une autre enseigne ce recueil de nouvelles, dont certaines lui ont déjà valu des distinctions: «Me brûle, me brûlera» a en effet récolté le prix Arcade au féminin 2005, et «Un brownie! Yé!», le prix Brèves littéraires 2007. Ces deux textes sont d’ailleurs parmi les (nombreux) temps forts d’un livre acide, qui scrute le vrai visage des êtres derrière les habitudes, les obligations, les bonnes manières. Relations mère-fils ou mère-fille chargées de férocité autant que d’amour, réappropriation de l’héritage autochtone, suicide collectif – «transit» – dans la secte dite de la communauté de la Source. Dans une langue attentive aux petites choses, curieuse de ce que l’être humain a de moins fréquentable, de plus inavouable, l’auteure parvient à une convaincante unité de ton malgré l’étendue du registre, l’un des dénominateurs communs, dans cette suite de photographies brillantes, étant certainement l’idée de transmission. «Mais par quelle sorte de loyauté invisible un enfant répète-t-il les expériences douloureuses de ses parents? Il semble qu’une mémoire travaille la chair, au-delà de la génétique. Une nécessité creuse son sillon, indifférente aux changements générationnels.» Éd. Triptyque, 2008, 131 p.

Mégot mégot petite mitaine
Mégot mégot petite mitaine
Johanne Alice Côté
Triptyque