Arto Paasilinna : Le Cantique de l’apocalypse joyeuse
Arto Paasilinna, l’un des plus grands auteurs finlandais, révélé avec Le Lièvre de Vatanen, est de retour sur les rayons avec cette traduction d’un récit publié, dans son pays, en 1992. Le Cantique de l’apocalypse joyeuse s’ouvre sur les derniers moments de la vie d’Asser Toropainen, communiste, rebelle et grand brûleur d’églises qui, au crépuscule de sa vie, demande à son petit-fils, Eemeli, entrepreneur en bâtiments, d’en ériger une «en souvenir». Autour de cette église en rondins au fond des bois, bâtie dans le plus pur style 18e finlandais, s’organisera une petite société de paysans, d’écolos et de marginaux de tout acabit. Alors que le 21e siècle avance et que les calamités se succèdent (crise financière, crise alimentaire, Troisième Guerre mondiale, etc.), Eemeli et ses compagnons prospèrent en faisant fi du monde extérieur et des forces qui le déchirent. Les éditions Denoël n’auraient pas pu bénéficier d’un meilleur timing: ce roman d’anticipation a beau avoir été écrit il y a plus de 15 ans, il est particulièrement d’actualité à notre époque incertaine. Paasilinna a la main pour traiter des sujets les plus graves avec une extrême légèreté. Sa petite fable apocalyptique, beau plaidoyer pour un retour à la nature et aux choses simples, est étonnamment rassurante. Éd. Denoël, 2008, 324 p.