Où en sont Marie, Serge, Gaëtan, le curé et tout le petit monde de Notre-Dame-des-Lacs, ce village reculé du Québec des années 20 que Régis Loisel et Jean-Louis Tripp ont placé au coeur de l’une des aventures bédé les plus réjouissantes de la décennie? Eh bien c’est le printemps, les oiseaux gazouillent et les villageois se réunissent gaiement à l’occasion d’un baptême, un événement qui scelle également l’acceptation définitive de Serge, ce «Français de France» qui avait bien failli être chassé de la communauté. Or l’accalmie est de courte durée, puisque plusieurs voient déjà d’un mauvais oeil la relation non «autorisée» par l’Église qu’entretiennent Serge et la jeune veuve Marie, qui vivent maintenant sous le même toit. C’est que personne – ou presque – ne se doute du grand coming out que celui-ci a fait à la belle. Les planches sont de pures merveilles, l’histoire émeut toujours, mais on sent bien que ce 4e tome en est un de passage, un entre-deux qui devra déboucher sur une matière nouvelle, sans quoi le brillant tandem aura un peu trop allongé la sauce de ce qui était au départ un coup de génie. Éd. Casterman, 2008, 70 p.