Andrée Laberge : Le Fin Fond de l’histoire
Celle qui remportait un prix du GG en 2006, pour le très beau roman La Rivière du loup, poursuit l’aventure d’une littérature exigeante autant que débridée. Son quatrième titre, qui a pour cadre la ville de Québec, s’arrime aux quêtes de trois personnages en lutte avec une part d’eux-mêmes: une fille de type amérindien dont les parents sont pourtant européens, un infirmier solitaire dévoué corps et âme à ses patients âgés, puis cette «vieille folle» autrefois tombée enceinte d’un séminariste, et qui réalise sur le tard que ceux qui l’ont condamnée en avaient lourd sur la conscience. Survient çà et là, aussi, une étrange figure narrative, un «sans-génie» dont les propos haletants fouettent le récit. Un roman porté par un souffle singulier, une langue inventive et chatoyante, qui conjugue avec brio quêtes identitaires individuelles et collectives. XYZ éditeur, 2008, 272 p.