Étrange et saisissant roman, dont la musique nous donne l’impression de rouler vitres baissées sur les routes de Géorgie, en écoutant du jazz, mais qui n’en distille pas moins de grandes vérités sur l’amour, sur la création, sur le temps qui passe et, quoi qu’on en dise, emporte beaucoup avec lui. Le romancier, journaliste et architecte Jacques Folch-Ribas nous fait voir le «Deep South» à travers les yeux de son narrateur, un artiste doué, surtout dans l’art du faux. C’est d’ailleurs un potentiel «client» qui lui a donné rendez-vous à Savannah, sans savoir que notre homme y a tout un passé, bientôt réveillé. L’auteur procède par touches, comme un peintre maîtrisant sa technique à tel point qu’il peut se permettre un trait relâché, presque nonchalant. Il n’en convainc pas moins. Éd. du Boréal, 2008, 152 p.