Anne Guilbault : Joies
Dans son roman Loretta, paru en 1999 aux Éditions Beaumont, Anne Guilbault s’intéressait à une relation d’amour fou entre une soeur et son frère. Elle place une thématique parente au coeur de son cinquième roman, nous entraînant dans les pensées d’un garçon, le narrateur, dont la soeur Georgie n’a jamais été aussi présente que depuis qu’elle est morte. Dans l’hôpital psychiatrique où on l’a interné, la disparition de Georgie lui ayant fait perdre la parole et ayant fragmenté sa mémoire, il invente sa présence au jour le jour, elle grâce à qui tout était «à sa place, solide, ancré». Histoire d’un déni profond, racontée dans une langue poétique mais qui évite plutôt bien la fioriture, Joies devient particulièrement prenant quand Tomasz, l’amoureux de Georgie, participe de près au processus de deuil, aidant le narrateur à aller au bout de ses vacarmes intérieurs. XYZ éditeur, 2009, 102 p.