Michèle Plomer : I love HK
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Michèle Plomer : I love HK

D’un petit appartement de Magog, Michèle Plomer a écrit HKPQ, un roman qui traduit tout en finesse l’exaltation que procure Hong Kong, une ville que l’auteure connaît bien.

Plusieurs descriptifs peuvent seoir au deuxième roman de Michèle Plomer. Il s’agit d’une histoire de rencontres et de dépaysement, d’un thriller aux allures de quête du bonheur. Mais pour l’auteure, HKPQ est d’abord et avant tout une aventure. "La trame est heureuse et on sent l’espoir tout au long de la narration, mais ce n’était pas l’objectif. Moi, je voulais que les personnages soient dans le mouvement."

HKPQ se veut également une déclaration d’amour envers Hong Kong. "J’habite quelques mois par année à Shenzhen, en Chine, la ville soeur de Hong Kong. J’ai passé beaucoup de temps à Hong Kong, surtout au début, parce qu’on y retrouve plusieurs points de repère occidentaux. J’étais très dépaysée à Shenzhen, alors Hong Kong agissait comme un baume… mais pas trop sécurisant. Juste parfait. C’est une ville où il y a encore cet équilibre, cette rencontre, entre l’Est et l’Ouest, entre la modernité et les traditions."

Sachant cela, une question s’impose: est-ce qu’il y a un peu de Michèle Plomer dans la narratrice de HKPQ, une Québécoise nouvellement arrivée en Chine? "Ce n’est pas moi, mais par le fait que la ville la sauve, peut-être", dit-elle avec le sourire.

DANS MON AQUARIUM

Alors que Le Jardin sablier, un premier roman atypique sur la douceur de la vie au Québec, fut écrit en Chine, l’écriture de HKPQ s’est faite dans un appartement de Magog. "La distance fait sortir ce qu’il y a de plus essentiel." Michèle Plomer est tout de même retournée à Hong Kong au coeur de son année d’écriture avec une liste de détails à observer (des horaires de traversiers, des enseignes de restaurants…). "Est-ce que c’était nécessaire? Je ne sais pas, mais pour mon plaisir, je voulais que toutes les descriptions de Hong Kong soient vraies."

Dans le roman, le salut de la narratrice passe par une rencontre bien spéciale, soit celle de Poissonne, un poisson qui possède des mains en guise de nageoires. Non seulement ce n’est pas un élément fantastique, mais l’auteure nous explique qu’il s’agit du point de départ de HKPQ. "À ma toute première fin de semaine à Hong Kong, je me promène au marché de poissons. Je suis épuisée, mais j’essaie d’absorber ce que je vois, et mon regard capte quelque chose: un poisson avec des mains. Après avoir compris ce que j’ai vu, je rebrousse chemin et le cherche parmi les milliers d’aquariums, mais je ne l’ai jamais retrouvé." Ce fut l’élément déclencheur, et l’idée du récit a germé ensuite.

C’est complètement désemparée que la narratrice de HKPQ se rend en Chine; elle vient de perdre H., quelqu’un d’important pour elle, et cherche à s’en remettre. "Je voulais qu’elle ait un besoin de quitter rapidement le Québec et qu’elle arrive non préparée en Chine. Une mort soudaine et le besoin d’y échapper permettaient cela."

La question du deuil est ambivalente pour la narratrice; dans HKPQ, on suivra donc sa convalescence. "Souvent l’exit ou l’ailleurs nous permet ça, nous aide à panser nos plaies."

HKPQ
de Michèle Plomer
Éd. du Marchand de feuilles, 2009, 225 p.