Il y a longtemps que le neuvième art exploite la légende – si riche en possibilités graphiques – d’Ernesto «Che» Guevara, le plus bel exemple demeurant sans doute le Che des Argentins Breccia et OEsterheld, chef-d’oeuvre d’une démarche engagée tant sur le plan politique qu’esthétique. Figure de la mouvance underground américaine des années 60 et 70, Manuel «Spain» Rodriguez consacre aujourd’hui une biographie (assez complète mais bavarde) du héros de la Révolution cubaine, depuis ses études de médecine à Buenos Aires jusqu’à sa mort dans une geôle bolivienne. Au moment même où le diptyque ambitieux de Steven Soderbergh vient de prendre l’affiche, on s’interroge sur la pertinence de cette bande dessinée, certes fort informative, mais peu dynamique dans son dessin et ne proposant aucun éclairage nouveau sur une «icône» qui – avouons-le – est loin de manquer de publicité. Hors collection, 2009, 108 p.