Daniel Castillo Durante : Au-delà des frontières

En 2007, Daniel Castillo Durante recevait le prix Trillium, une prestigieuse récompense du gouvernement de l’Ontario, pour son premier roman La Passion des nomades. Aujourd’hui, il représentera l’Ontario français au 30e SLO. "Cette reconnaissance me permet de voir, dans cette culture franco-ontarienne, une capacité d’absorption, d’enrichissement et de dialogue avec des gens qui, comme moi, viennent d’ailleurs", constate l’écrivain d’origine argentine.

"Une culture se défend beaucoup plus par son ouverture que par son repli", ajoute-t-il. Professeur au Département de français de l’Université d’Ottawa, il estime que les étudiants auraient intérêt à apprendre les autres langues des Amériques, de l’espagnol aux langues amérindiennes.

Passionné par la question des stéréotypes qu’il considère "à cheval entre le discours, le langage et l’inconscient", M. Castillo Durante a poursuivi des études en lettres à Paris, puis à Montréal, avant d’atterrir à l’Université d’Ottawa, en 1995. À travers ses études et son travail d’écrivain et d’enseignant, le linguiste n’a qu’un but en tête: "tisser des passerelles" au-delà des différences culturelles, que ce soit à l’échelle internationale ou locale.

En tant qu’invité d’honneur de l’Ontario français au SLO, le professeur souhaite d’ailleurs "montrer ce que l’écriture donne à l’Ontario français comme possibilité d’ouverture sur le monde". Il aimerait également aborder les questions de la mondialisation des cultures et des clichés entre celles de l’Outaouais et de l’Ontario. "Les deux cultures s’interpénètrent, ne serait-ce que par les ponts. On est dans une zone que l’on pourrait appeler "la culture du pontage"", lance-t-il à la blague.

Génération X

Caractérisée par une société de consommation à outrance, la génération X, selon M. Castillo Durante, "flotte un peu entre ciel et terre" et doit payer pour l’irresponsabilité sans doute inconsciente des baby-boomers qui l’ont précédée. L’intérêt de l’auteur pour cette question se reflète d’ailleurs dans son plus récent roman, Un café dans le Sud, où le caractère tourmenté et égaré de Paul, le héros de l’histoire, est façonné par cette génération. Soleil du Sud, soleil du Nord, mieux vaut ne pas lui tourner le dos, conseille l’auteur. Toujours en quête de lumière, Paul, héritier d’un père qu’il méprise depuis le suicide de sa mère, aboutira dans une maison au flanc d’une montagne et y trouvera un legs inattendu.

Ne voyant pas que des côtés négatifs dans la génération X, M. Castillo Durante est convaincu qu’elle parviendra, à partir de la communication, à créer une sorte de synergie – ces fameuses passerelles vers l’international – qui permettra à la francophonie canadienne de s’ouvrir davantage au monde. Dans le cadre du SLO, l’auteur participera à une table ronde sur le thème des "X" le dimanche 29 mars, à 15h, à la place Yves-Thériault de Radio-Canada.

Un café dans le Sud
de Daniel Castillo Durante
Éd. XYZ, 288 p.