Matthieu Simard : Un « X » indéfini
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Matthieu Simard : Un « X » indéfini

Porte-étendard de sa génération, l’auteur trentenaire Matthieu Simard a été invité à représenter les "X" au Salon du livre de l’Outaouais. Entretien avec le principal intéressé.

"J’ai toujours eu de la misère à me proclamer représentant de la gent masculine en littérature ou même de ma génération", confesse d’entrée de jeu Matthieu Simard, auteur des romans Échecs amoureux et autres niaiseries et Ça sent la coupe (Éd. Stanké). "En même temps, je comprends pourquoi on m’y associe. Ça cadre bien avec mes personnages, ce que j’écris, le ton que j’utilise. Le manque de repères, de modèles concrets, c’est assez représentatif de la génération X. On ne sait pas trop où on s’en va. On aimerait conserver les avantages de l’enfance et ceux de la vie adulte en oubliant tous les inconvénients. Ce qui fait une génération un peu perdue, indéfinie", constate l’auteur, qui avoue ne pas avoir trop réfléchi à la question avant qu’on l’y invite.

Il admet cependant puiser son inspiration dans son entourage, composé de X, principalement: "Mon thème de prédilection, c’est la solitude, et je pense que c’est très typique de ma génération et que ce le sera pour les autres à venir. Avec Internet, on est de plus en plus entourés de monde, mais en solitaire! Je pense que les X s’inscrivent dans ce virage-là et c’est un thème que j’adore explorer dans mes histoires."

Solitaire, Matthieu Simard l’était alors qu’il arpentait les couloirs de son école secondaire. Tout comme le personnage principal de Pavel (collection epizzod.com, La courte échelle), un roman-feuilleton de 13 épisodes distribué toutes les deux semaines, dans les Couche-tard et les librairies du Québec depuis octobre. "On m’a présenté le projet comme une série télévisée à lire et je l’ai vraiment abordé comme si c’était des demi-heures télé punchées, à moitié drôles, à moitié dramatiques. Comme une bonne série télé, quoi!"

Fin observateur replié sur lui-même, Martin voit sa vie de collégien platonique changer dramatiquement à l’arrivée de l’étrange Pavel, un élève d’origine russe doté de pouvoirs mystérieux. "J’avais carte blanche, si ce n’est la contrainte d’avoir des personnages adolescents. J’ai voulu écrire non pas pour, mais sur les adolescents, de sorte que mes lecteurs habituels s’y retrouvent aussi."

Matthieu Simard prendra part aux tables rondes L’Amour et la génération X (28 mars à 17h) et Génération X? (29 mars à 15h), ainsi qu’à un tête-à-tête au sujet de sa série Pavel (le 26 mars à 13h30) lors du 30e SLO.

Pavel
de Matthieu Simard
Éd. La courte échelle

Pavel
Pavel
Matthieu Simard
La courte échelle