Daniel Mendelsohn : L’Étreinte fugitive
Dans une très élégante note adressée «au lecteur français», en début de livre, Daniel Mendelsohn prend soin de bien situer ce titre, qui paraît en traduction deux ans après son désormais célèbre Les Disparus mais qui, dans sa version initiale, était paru avant. L’Étreinte fugitive est en fait le premier volet d’un triptyque dont Les Disparus (prix Médicis étranger 2007) constitue le panneau central. L’histoire familiale, ici, prend moins de place qu’une quête beaucoup plus intime, celle de l’identité personnelle et sexuelle: ce petit garçon qu’a été l’auteur, dans une famille juive comptant des personnages plus grands que nature, puis les premières expériences homosexuelles et le récit de l’étape marquante que représenta son rôle de «figure paternelle» auprès du fils d’une amie, tout est restitué par l’écriture tellement précise et rythmée de Mendelsohn, pétrie de culture et de références aux textes anciens (Sappho, Catulle.). Une entreprise littéraire d’une infinie richesse, dont le troisième volet est actuellement en préparation. Éd. Flammarion, 2009, 284 p.