Joël Des Rosiers : Lettres à l'Indigène
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Joël Des Rosiers : Lettres à l’Indigène

Il fait partie de ces auteurs qui, malgré le défaitisme amoureux ambiant et les statistiques qui l’encouragent, arrivent à écrire 170 pages sur le plus pur des élans d’amour sans que l’affaire ait quoi que ce soit de fleuri. Une femme aperçue dans les allées du Marché de la poésie de Paris, place Saint-Sulpice, devient l’objet d’une ardente passion, puis la partenaire d’un échange épistolier. Lettres à l’Indigène ne montre que ses lettres à lui, celles de sa correspondante laissant deviner l’autre moitié d’une histoire belle sans être idyllique, les douleurs de la vie terrestre s’y profilant parfois. On pourra se demander quelle est dans tout ça la part du vrai et de l’inventé, du fantasmé – l’écrivain-psychiatre qu’est Des Rosiers n’a pas peur de ce terrain-là -, mais l’essentiel est ailleurs. Il serait plutôt dans cette idée que chacun «doit affronter une grande histoire d’amour au cours de sa vie», une vérité, si c’en est une, qui vient avec ses exigences, la première étant de s’y livrer complètement. Éd. Triptyque, 2009, 176 p.