François Hébert : Poèmes de cirque et circonstance
«La porte fait pchhh / rime avec le Pepsi que l’on débou pchhhh / sauf que le bus est reparteufteufti / pas pu débarquer du poème». N’ajustez pas votre appareil, nous sommes chez François Hébert, dont on pourra qualifier la poésie de tout mais certes pas de banale. Dans ce florilège de jeux de langue et de coups d’oeil de biais sur le monde et ses incohérences, l’auteur de Comment serrer la main de ce mort-là s’accorde toutes les libertés, iconoclaste amoureux des sons que font les mots cognés les uns contre les autres, préoccupé par le fil de l’Histoire, faisant la moue devant les dieux et donnant au passage un coup de chapeau à Leonard Cohen, Henri Michaux ou Jacques Brault. C’est un peu bric-à-brac, forcément, et il faut s’attendre à ce que les véritables trouvailles («taxis taxis klaxons piétons et pastrami / Toys R Us who are you») puissent cohabiter avec une retranscription phonétique assez inutile d’un classique de Pink Floyd («youdjostanozeubrikinneuwol / olinolyoudjostanozeu kinneuwol»). Éd. de l’Hexagone, 2009, 96 p.