Keith Gessen : La Fabrique des jeunes gens tristes
Mark, Sam et Keith semblaient tous trois promis à un avenir étincelant. Ça, c’était jusqu’à ce que leurs destins partent en vrille en même temps que deux avions fonçaient dans les tours du World Trade Center et que l’Amérique sombrait dans l’obscurantisme. Perdus, sans repères fiables, réfugiés dans l’univers intérieur qu’ils se construisent en marge du monde, les trois exaspérants protagonistes de ce premier roman de Keith Gessen avancent dans l’existence comme on fait du jogging – très lent – sur un tapis roulant. S’ils convoquent les antihéros des premiers Bret Easton Ellis, par bonheur, ceux de Gessen sont habités d’un sens de l’humour aussi efficace que grinçant qui donne le ton à ces récits en parallèle où se révèle une nouvelle voix prometteuse de la littérature états-unienne. Éd. de l’Olivier, 2009, 300 p.