C’est un recueil bien touffu que nous donne là Dominique Robert, auteure depuis dix ans de quelques petits miracles, dont Caillou, calcul (2000). Dans l’idée d’ouvrir un espace permettant de ranimer les Muses, prélude à un réenchantement du monde, elle signe une poésie qui s’abreuve à plusieurs sources – mythologie, parodie, surréalisme, philosophie – pour dire à quel point il est nécessaire de faire table rase et de repenser l’ordre des choses («Qu’il est difficile de trouver normale la suprématie des hommes sur la nature par leur société»). La forêt est luxuriante, riche, on le pressent, on le ressent, mais on n’y progresse pas sans peine. Au thème des Muses auraient mieux convenu, nous semble-t-il, des vers un peu plus aériens, à tout le moins plus oxygénés. Éd. Les Herbes rouges, 2009, 96 p.