Yann Queffélec : La Puissance des corps
Ce roman est un OVNI dans l’oeuvre de Queffélec: un roman d’anticipation, une critique sociale, une sorte de fable qui aurait pu être le fruit de l’imagination de Dantec. Nous sommes en 2013, le colonel Rémus, quadra roublard et misogyne, dirige une cellule secrète de l’État censée surveiller le trafic de la viande et, notamment, les activités illégales de la très peu scrupuleuse société Paneurox. Lorsque Popeye, son fils adoptif, disparaît, Rémus retient les services récalcitrants d’une certaine Onyx, clone de Lisbeth Salander, une rebelle, militante écolo qu’il a arrêtée lors d’une opération de «nettoyage». Si le lecteur se sent souvent perdu dans ce fouillis, il reconnaîtra tout de même certaines réflexions homologuées 100 % Queffélec, du genre: «l’amour est cruel, l’amour trompeur, l’amour dit qu’il ment pour sauver l’amour, l’amour va voir là-bas si j’y suis, l’amour s’ennuie.» Le problème, c’est que ce coup-ci, le lecteur aussi. Éd. Fayard, 2009, 288 p.