Agnès Desarthe : Le Remplaçant

La nouvelle collection «Figures libres» invite chaque écrivain à se consacrer, sous la forme d’un portrait, à une personne de son entourage dans une optique autofictionnelle. Se penchant sur le passé de sa famille maternelle, des Juifs originaires de Bessarabie, Agnès Desarthe retrace ainsi l’existence de Boris, second mari de sa grand-mère, le véritable grand-père étant mort à Auschwitz, d’où le titre de ce bref roman de facture intimiste, Le Remplaçant. Le Boris en question semble le type même de l’antihéros: effacé, presque insignifiant, il ressuscite d’étrange façon une fois veuf, s’inventant un passé d’aristocrate russe qui lui sert à impressionner ses partenaires de bridge. Et c’est précisément ce don particulier pour raconter des histoires, presque la seule qualité du personnage, qui intéresse sa petite-fille, laquelle y voit une parenté avec sa propre vocation d’écrivaine. Éd. de l’Olivier, coll. «Figures libres», 2009, 86 p.