Marc Levy : Mystère des origines
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Marc Levy : Mystère des origines

Marc Levy signe un neuvième roman, Le Premier Jour. Entretien avec celui dont les précédents se sont écoulés à 17 millions d’exemplaires dans le monde.

Nous rejoignons Marc Levy à son bureau de New York, où il travaille d’arrache-pied à ce qui sera la suite du Premier Jour. Au moment où il décroche le combiné, un violent orage sévit sur la Grosse Pomme. "Un truc incroyable, je n’ai jamais vu ça…" nous dit-il, conscient de l’étonnante coïncidence: dans son plus récent livre, la foudre joue un rôle majeur, agissant comme révélateur des étonnantes propriétés d’un bijou trouvé au fond d’un volcan africain, objet que les scientifiques n’arrivent pas à dater et qui se révélera être lié aux origines mêmes de l’humanité.

Entrevue concept, donc, que même la puissante machine promo de Robert Laffont n’aurait pu concevoir. La ligne n’ayant pas été coupée – "C’est presque miraculeux", croit Levy -, nous avons eu le temps de creuser un peu cette folle histoire, cette rencontre d’une archéologue, Keira, et d’un astrophysicien, Adrian, dont l’équipée improvisée transformera complètement leur lecture du monde. "J’avais ce livre en tête depuis quatre ans. L’idée m’en est venue, en fait, alors que j’écrivais Les Enfants de la liberté. L’idée d’écrire un livre d’aventures, avec la liberté de l’imaginaire qui vient avec, la place que l’on peut y accorder aux grands espaces, tout ça faisait son chemin en moi", explique ce grand lecteur de Ludlum et Cie.

Livre d’aventures, oui, avec des accents de romans d’espionnage, même – les faits et gestes de Keira et Adrian sont épiés par un réseau d’hommes puissants, agissant dans l’ombre -, mais aussi livre qui se frotte aux plus grandes interrogations humaines. "La question que se pose mon narrateur à la première page, "Où commence l’aube?", je me la suis posée enfant. D’où l’on vient? Quand sont apparus exactement les hominidés? Ça a été tout un défi de me lancer sur cette piste-là. Il y a quelques années encore, je ne l’aurais pas fait, d’ailleurs, je n’étais pas prêt. Et encore là, quand je me retournerai dans quelques années, je dirai sans doute que j’aurais dû attendre encore. Mais ça fait aussi la beauté de ce travail, n’être sûr de rien", souligne le romancier, qui assure avoir trouvé l’écriture du Premier Jour particulièrement exigeante. Il faut dire que certains passages ont nécessité des recherches assez poussées, dans les champs de l’archéologie et de l’astronomie notamment.

C’est qu’il fallait donner une consistance, une épaisseur au mystère. Parce que la trame a beau s’appuyer sur des recherches et théories bien réelles, on bascule bientôt du côté de la SF et de l’invention pure. "Il était en effet important pour moi qu’autour de la part de fiction, il y ait des choses très incarnées, crédibles et vérifiables."

EN TOUTES LETTRES

Quand on demande à Marc Levy quelle place occupe chez lui la correspondance, on l’entend sourire. "Figurez-vous que j’ai réalisé quelque chose: dans presque tous mes romans, la résolution de l’énigme passe par le prisme d’une lettre. Ça s’est imposé sans que j’en sois bien conscient, alors le moins qu’on puisse dire, c’est que la correspondance a chez moi une place particulière. Et puis je corresponds beaucoup avec mes lecteurs…"

Le Premier Jour
de Marc Levy
Éd. Robert Laffont, 2009, 512 p.