Irène Némirovsky : Les Vierges
Les Vierges rassemble 12 nouvelles d’Irène Némirovsky, auteure dont le succès posthume ne cesse de croître depuis la parution de Suite française, prix Renaudot 2004. On y retrouve le ton ironique, la langue directe qui est la marque de commerce de l’écrivaine décédée en 1942. La forme courte est peut-être même celle qui lui convient le plus. C’est un bonheur de lire la manière dont elle évoque un destin implacable, campe une intrigue touffue en une phrase succincte. C’est une anti-Proust qui assène des vérités uppercut: «Le temps nous durcit; il nous fige dans une attitude qui tout d’abord a pu être le simple effet d’un hasard et non d’un choix ou de quelque impérieuse nécessité intérieure.» Dans son écriture de scénariste, l’auteure décrit les relations tumultueuses d’une fille et de sa mère, ou encore la vanité d’un écrivain qui se laisse prendre au piège de la flatterie. Tout dans ces 12 huis clos, condensés de vies de maris et de femmes, d’amants et de maîtresses, de mères et de filles, est affaire de liens humains, de ce qui les resserre comme de ce qui les coupe. Éd. Denoël, 2009, 227 p.