Mavis Gallant : Rencontres fortuites
Les Allusifs ont eu la très bonne idée de rééditer Rencontres fortuites, chef-d’oeuvre de Mavis Gallant, auteure anglo-montréalaise souvent comparée à Mordecai Richler (pour la langue irrévérencieuse, l’humour, l’érudition). Nous sommes en 63, à Paris. La guerre d’Algérie chauffe les esprits. Shirley Norrington, jeune Canadienne un peu fofolle, vient d’être abandonnée par son mari Philippe, un Français, journaliste. Trop seule dans son meublé parisien, «dédale de petits couloirs morcelés par des portes qui ne menaient nulle part», elle part à la rencontre d’inconnus, personnages variés et colorés qui auront, chacun, leur idée propre sur le sort de Shirley, sur l’attitude qu’elle doit adopter face à son futur ex-mari. Gallant excelle dans la satire sociale. Elle décortique avec beaucoup d’esprit les petites manies et tics de civilisation des Français, des Anglais, des Canadiens, nous indiquant au passage que la bêtise et le charme sont répartis de manière égale par les nationalités. Éd. Les Allusifs, 2009 (1970), 365 p.