Stéphanie Filion et Isabelle Décarie : L’Almanach des exils
Correspondance de femmes mariées. Stéphanie, vie rangée à Montréal; Isabelle, en exil choisi au Brésil, échangent des lettres quotidiennes dans lesquelles elles se racontent, heure après heure, jour après jour. Les pique-niques au chalet, les engueulades familiales et, en filigrane, le doute quant à leurs choix de vie, le rapport à l’écriture, la condition d’épouse, les fantasmes inassouvis, les petites hontes et les grands désespoirs, et le manque l’une de l’autre. L’Almanach des exils, hymne à l’amitié et finalement, bien plus, à la fragilité des êtres, se lit par bribes, agréablement, mais manque d’ambition. Le style trop à plat peine à nous entraîner ailleurs, et nous laisse souvent en retrait des questionnements de ses personnages, qu’on voudrait un peu plus sophistiqués. Pourtant à persister, le livre laisse un sentiment diffus de familiarité et, sans nous surprendre, finit par nous toucher. Léger comme le vent. Éd. du Marchand de feuilles, 2009, 425 p.