Moulin à paroles : Le Québec en 100 textes
Près de 100 lecteurs. Tout autant de textes. Et de la controverse… Le Moulin à paroles envahira, 24h durant, le Kiosque Edwin-Bélanger pour commémorer le 250e anniversaire de la bataille des plaines d’Abraham.
"On ne souhaitait pas donner de dimension idéologique à l’événement", nous dit Brigitte Haentjens, l’une des artisanes du Moulin à paroles, aux côtés de Biz et de Sébastien Ricard, du groupe Loco Locass. Mais la controverse l’aura rattrapé. Rapidement. Une tempête politique malheureusement difficile à éviter: "Lorsqu’on parle d’histoire au Québec, c’est forcément politique." Dissociation du gouvernement libéral de Jean Charest, désistement de participants. Des décisions qui risquent de teinter la couleur politique de cette commémoration. Dommage? Certainement. "J’aimais beaucoup l’idée qu’il y ait toutes sortes de monde."
En ce qui concerne les textes, on en a choisi plus de 100. Variés. Présentés chronologiquement. "On trouvait l’évolution de la langue particulièrement intéressante. Les premiers textes, ce sont des textes politiques, des rapports, des comptes rendus. Petit à petit, la littérature prend sa place", observe la metteure en scène. Au fil des écrits, la langue progresse. On passe du vieux français au joual de Michel Tremblay ou à la poésie de Gaston Miron. La sélection? Basée sur la beauté des mots, tout simplement. "On a choisi les trucs qui nous parlaient. On les lisait à haute voix et c’était ça le test. Les autres écoutaient et on décidait."
Et le spectre des textes choisis est vaste. Oui, le manifeste du Front de libération du Québec. Mais aussi le discours d’Honoré Mercier à la suite de l’exécution de Louis Riel. Une lettre de De Lorimier. Des textes de Wolfe, Montcalm ou Marie de l’Incarnation à propos de la bataille des Plaines. Le rapport Durham. La Bolduc et son Ça va venir. La Flore laurentienne du frère Marie-Victorin. Le plaidoyer d’un évêque contre la contraception, datant de 1852. Ou une recette de Jehane Benoît. "On a essayé d’insérer des textes qui parlent du quotidien, de choses triviales, qui disent des petites choses de la vie", explique Brigitte Haentjens.
Malgré la controverse, jugée malheureuse, on nous promet un marathon de lecture de 24h. En continu. "Je trouve que prendre les Plaines par la parole, c’est la plus belle chose qu’on puisse faire."
Du 12 au 13 septembre de 15h à 15h
Au Kiosque Edwin-Bélanger
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