Simon Girard : Tuer Lamarre
Un homme abusé durant l’enfance se rend compte que son garçon de 11 ans est à son tour victime d’un prédateur sexuel. Torturé entre la nécessité de protéger son fils et le refoulement des traumatismes de son propre passé, il optera pour un passage à l’acte musclé, nourri dans cette voie par les encouragements de l’enfant. Deux ans après Dawson Kid, Simon Girard pose dans ce second roman l’éternel dilemme qu’il y a entre faire appel à la justice et se rendre justice soi-même. L’intérêt que suscite Tuer Lamarre tient toutefois en bonne partie au traitement adopté, l’écrivain évitant de faire de cette question l’objet d’un débat ou d’un monologue à visée morale, s’en tenant plutôt à l’émotion pure. Une posture semblable à celle de son précédent roman, qui ne se prive pas de signaler certaines contradictions de l’âme humaine, telles que les liens entre violence et amour, entre vengeance et délivrance. Éd. Leméac, 2009, 142 p.