Monique Giroux : L'enfance de l'art
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Monique Giroux : L’enfance de l’art

Monique Giroux a orchestré pour le Festival international de la littérature Un cadeau pour Sophie, adaptation scénique d’un conte de Gilles Vigneault. Un conte, il va sans dire, assorti de chansons.

Paru en 2007, Un cadeau pour Sophie est d’abord l’un des plus beaux livres-disques publiés par La Montagne secrète, un éditeur spécialisé dans ce créneau. Voilà que va vivre sur les planches cette histoire mi-narrée, mi-chantée signée Gilles Vigneault, dans laquelle on suit deux enfants qui apprendront, au fil des quatre saisons, à survivre à la perte d’un être cher et à percevoir la grande valeur qu’ont parfois les petites choses.

Pour porter cet univers à la scène, la directrice du FIL Michelle Corbeil a tout de suite pensé à Monique Giroux, amie de l’événement et proche complice de ceux qui vont prêter leur voix aux mots de Vigneault, les Ariane Moffatt, Pierre Flynn, Martin Léon et Jessica Vigneault. "Ce sont des artistes qui ont toute ma confiance, nous dit la bien-aimée animatrice, mais je devais d’abord répondre à la question: comment mettre ça en scène? Ce n’est pas si simple, parce que les mots contiennent déjà beaucoup. Il faut les servir, sans trop en mettre. Il faut que ce soit un appel à l’imaginaire. Nous avons entre autres choisi de faire s’animer les images du livre, créées par Stéphane Jorisch et traitées, pour la version scénique, par Stéphane Lorti."

Restait un autre problème à régler. Sur disque, le conte ne dure, chansons comprises, qu’une trentaine de minutes. Monique Giroux a donc imaginé ce qui devrait constituer un fort beau préambule: "Pourquoi ne pas demander aux artistes de nous entraîner en chanson dans leur enfance à eux? J’ai donc invité chacun à choisir une pièce ayant marqué sa jeunesse et à nous l’interpréter. Chacun de ces numéros sera présenté par Gilles Vigneault lui-même…"

Celui-ci passera ensuite le relais à James Hyndman, qui agira comme narrateur du conte, tandis que Steve Normandin, Paul Campagne, Bill Gossage et Davy Gallant en assureront le fil musical.

JEUNE DE COEUR

"Je suis de mon enfance comme d’un pays", disait Saint-Exupéry. C’est sans doute vrai pour tout le monde, mais certains ont plus de mal que d’autres à revisiter le pays initial, qui leur paraît figé dans un lointain passé. Pour Monique Giroux, le problème ne se pose pas. "Quand j’arrive chez des amis qui ont des enfants, l’endroit où je me sens le plus à l’aise est toujours la chambre des petits… J’ai 46 ans, je n’ai pas d’enfants, mais je me sens vraiment très près d’eux. Une vraie matante gâteau… Je me rends compte que j’attire leurs confidences, d’ailleurs."

Celle dont on connaissait déjà les aptitudes à la mise en scène, mais qu’on n’associe pas d’emblée au registre de la création jeunesse, n’a donc eu aucun mal à se plonger dans l’aventure. "Ça fait partie de moi, vraiment, il y a en moi une enfant, tout près. Si tu fouilles dans mon iPod, tu vas d’ailleurs trouver, parmi les chansons souvent écoutées, des trucs comme Pépin la bulle et autres classiques du genre!"

Le 27 septembre (13 h et 15 h)
À la Cinquième Salle de la Place des Arts
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FIL, 2E SEMAINE

Alors que le 15e FIL tire à sa fin, quelques activités à ne manquer sous aucun prétexte: le Cabaret Erlenmeyer qu’a concocté pour le Festival D.Kimm, entourée cette fois de Renée Gagnon, Danny Plourde, Geneviève Blais et Khyro (le 25 au Lion d’Or); Amériquoise, spectacle que dédie Christine Germain à des "femmes d’Amérique" telles Adrienne Rich, Marge Piercy et Eileen Myles, poètes traduites par Michel Garneau et dont les mots seront ici défendus par Marie-Hélène Montpetit, Marie-Paule Grimaldi, Markita Boies et Kena Molina (le 26 au Lion d’Or); sans oublier la soirée de clôture du FIL, alors que les comparses Michel Vézina et Vander, créateurs du Dub & Litté, risqueront une incursion dans l’univers du cirque en compagnie de la poète Catherine Lalonde, du musicien Dan Beats et de trois membres fondateurs des 7 doigts de la main: Patrick Léonard, Isabelle Chassé et Samuel Tétreault (le 27 au Lion d’Or).

D’ici là se poursuivent les très courus 5 à Souhaits, apéros poétiques jazzés animés par José Acquelin (Cabaret du Saint-Sulpice), et l’exposition des oeuvres réalisées pour la publication d’une édition illustrée du recueil de poèmes Je voudrais pas crever, de Boris Vian, parue il y a quelques mois aux Éditions Les Allusifs (Hall de l’Usine C). www.festival-fil.qc.ca