Salon du livre de l'Estrie : Ne sois pas farouche
Livres

Salon du livre de l’Estrie : Ne sois pas farouche

Conte, slam, blogue: le Salon du livre de l’Estrie célèbre "Les Mots à la bouche". Voir a épluché sa programmation et vous fait quelques suggestions.

LUNE D’AUTOMNE

Très effervescent milieu que celui du conte, qui se creuse les méninges pour pallier son évanescence. Solution trouvée: le livre-disque permettant de goûter autant les mots du conteur que son phrasé, aussi indissociables que Fred Pellerin et Saint-Élie-de-Caxton. La maison Planète rebelle, référence en la matière, lance Feu blanc, contes de la lune, d’Éric Gauthier. Rencontres insolites avec un douanier nouveau nomade, un programmeur angoissé ainsi qu’avec une pieuvre et une fourmi philosophes décortiqués par le père de ces créatures le 16 octobre à 13h45.

MAMAN PASSE ENFIN AU SALON

Pionnière du mouvement de déculpabilisation de la maman imparfaite au Québec, Caroline Allard, alias Mère indigne, est également une des premières blogueuses à avoir bénéficié du passage à l’imprimé grâce à la clairvoyance de Septentrion et de sa collection Hamac-Carnets. Le deuxième tome de ses chroniques qui y paraissait récemment saura sans doute alimenter la jubilatoire série webtélévisuelle dans laquelle Marie-Hélène Thibault donne un second souffle à cette grande entreprise d’affirmation de la mère un jour condamnable. Entrevue d’auteure sans doute truffée d’anecdotes embarrassantes le 17 octobre à 14h30.

SLAM DE JOUVENCE

Saveur du mois ou genre littéraire à part entière, le slam se voit récupéré par les grandes institutions de la littérature qui y découvrent un philtre de jouvence. Pas en reste, le Salon du livre l’enrégimente pour Maraslam, un atelier s’adressant au grand public et offert par deux poètes-professeurs au Cégep de Sherbrooke – et pas les moindres -, July Giguère et Jean-Sébastien Huot. La première, puisque chaque jour n’est pas Salon, en profite pour présenter un premier recueil de poésie, Rouge presque noire, publié le printemps dernier à l’Hexagone. On attend par ailleurs toujours impatiemment une nouvelle offrande d’Huot, qui fait patienter ses lecteurs depuis Le Portrait craché de mon père lancé en 2001. Prions que ce Maraslam agisse comme bougie d’allumage. Le 18 octobre, de 11h à 13h45.

JE SUIS UNE ÉCRIVAINE CHINOISE

Si Dany Laferrière s’autoproclame écrivain japonais, Michèle Plomer mérite à n’en point douter le titre de plus chinoise des écrivaines québécoises. L’Estrienne d’adoption se taille une place de plus en plus enviable dans les bacs des libraires et dans les bibliothèques des lecteurs, elle dont le plus récent roman, HKPQ, prouvait qu’elle n’arrivait pas en littérature comme on descend dans un hôtel anonyme pour une aventure d’une nuit. Ayant de nouveau séjourné au pays de Lao She en mars et avril derniers – elle enseignait à l’Université normale de la Chine du Sud -, l’auteure à l’honneur du 18 octobre aura bien des dépaysements à proposer en entrevue à 13h15.

Salon du livre de l’Estrie
Du 15 au 18 octobre
À l’édifice d’Expo-Sherbrooke
Voir calendrier Événements

ooo

SPÉCIAL DÉDICACES

C’est les mains enfarinées que le beau gosse pizzaiolo Stefano Faita dédicacera son récent Entre cuisine et bambini. Luc LaRochelle arrive avec en poche Hors du bleu, où il prolonge son auscultation de l’inattendu; on dira auscultation de l’altérité chez Éric Simard, qui présente quant à lui Être. On ira mettre la main sur les chroniques d’hiver de Marcia Pilote, afin de ne pas être démuni devant le froid de décembre, on donnera du "Jasmin" gros comme le bras à un certain vieux ronchonneur prénommé Claude, on réclamera notre Coeur trouvé aux objets perdus auprès de Francine Ruel et on prendra des nouvelles du bédéiste d’origine sherbrookoise Daniel Shelton et de son retraité préféré, la légende ordinaire du comic strip, Ben. Gare à la bande des Six Brumes (Dominic Bellavance, Mathieu Fortin, Jonathan Reynolds) qui, au détour d’un stand, pourrait nous donner la frousse.