Cabaret Césaire : J'ai quitté mon île
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Cabaret Césaire : J’ai quitté mon île

Rodney Saint-Éloi et quatre charismatiques passeurs ouvrent la septième saison du Studio littéraire avec un Cabaret Césaire. Une soirée quelque part entre l’intime et l’universel, entre sol natal et imaginaire.

En septembre 2008, dans le cadre du Festival international de la littérature, on présentait un premier Cabaret Césaire, adieu émouvant au père de la négritude mort quelques mois plus tôt. Son concepteur, Rodney Saint-Éloi, nous dit à quel point le contexte est différent cette fois. "Le temps a passé. L’an dernier, la soirée avait pris les accents d’un hommage, naturellement, et la poésie était ponctuée des très beaux témoignages de Patrick Chamoiseau, Alain Mabanckou, Dany Laferrière… Cette fois-ci, il n’y aura pas de contamination, si je puis dire, nous serons entièrement dans la parole tellurique de Césaire."

Au programme, les trois quarts de son immense Cahier d’un retour au pays natal, oeuvre fondatrice, influence principale de toute la littérature noire publiée depuis 1939, ici livrée sans tambour ni trompette. "Certains passages plus opaques m’apparaissent difficiles à livrer sur scène, explique Saint-Éloi, alors je les ai retranchés. Sinon, c’est le texte tel quel qui est dit, sans musique. Il y a une fête du langage, oui, mais ce cabaret est moins un divertissement qu’une expérience, celle de quatre personnes (Franz Benjamin, Mireille Métellus, Pascale Montreuil et Michel Vézina) qui se soumettent à la parole du poète."

Le directeur des Éditions Mémoire d’encrier donne, à travers ce spectacle, un grand coup de chapeau à celui qu’il dit être son mentor, celui qui a, pour beaucoup, modelé sa pensée littéraire. "J’ai rencontré Césaire cinq fois, dit-il. J’ai commencé à lire la poésie par lui, clairement, et j’ai été témoin du rapport paradoxal, très riche, entre Césaire le Martiniquais et Haïti. Il faut dire que la poésie, chez lui, était de l’ordre de la magie, et qu’à ce titre il avait un grand intérêt pour la culture vaudou…"

Pour Rodney Saint-Éloi, l’humanité a besoin plus que jamais de cette langue vibrante, porteuse d’avenir. "Césaire, c’est la vision, la combustion. Une parole qui aide à dépoussiérer le monde."

Le 26 octobre
À la Cinquième Salle de la Place des Arts
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