Bernard Werber : Le Miroir de Cassandre
Pour quelqu’un qui croit que «l’économie des mots magnifie les mots», Werber n’a pas peur de s’étendre. Brique de plus de 600 pages, Le Miroir de Cassandre relate les mésaventures d’une jeune héroïne qui, telle son antique homonyme, a la faculté rare de voir l’avenir. Obsédée par ses visions, souvent catastrophiques, l’orpheline Cassandre fugue de son pensionnat, pour être accueillie par une communauté de sans-abris. Comme Les Fourmis, Le Miroir de Cassandre est moins un roman de science-fiction qu’une critique sociale. Werber en a fait son clin d’oeil à Victor Hugo. Sa Cassandre est une petite Cosette: une orpheline aux origines mystérieuses, appelée à naviguer à travers les strates de la société parisienne. L’auteur en profite donc pour écorcher l’establishment: les politiciens, les scientifiques et même les critiques littéraires en prennent pour leur rhume. Un bon Werber qui nous fait oublier son décevant Papillon des étoiles. Éd. Albin Michel, 2009, 632 p.