Jean Lemieux : Qui a tué?
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Jean Lemieux : Qui a tué?

Avec Le Mort du chemin des Arsène, Jean Lemieux propose un polar ambitieux, mais pas aussi captivant que son prédécesseur, On finit toujours par payer.

Il faut dire que l’intrigue du polar paru en 2003 était particulièrement réussie, en plus de nous permettre de faire la connaissance du sergent-détective André Surprenant, un policier de la SQ avec un fort penchant pour l’insubordination.

L’action du quatrième roman pour adultes de Jean Lemieux, également médecin à Québec, se déroule environ six mois après les événements d’On finit toujours par payer. Bouleversé par l’échec de son mariage, à peine remis d’une dépression et hanté par la disparition de son père, Surprenant s’apprête à quitter les Îles-de-la-Madeleine pour prendre ses nouvelles fonctions aux bureaux de la SQ à Québec. Par un dimanche matin d’insomnie, le téléphone sonne chez lui. Romain Leblanc, le musicien le plus connu aux Îles, est mort, une balle de .22 dans le coeur. Le sergent-détective ne met pas longtemps à comprendre que Leblanc a été assassiné, mais comme il s’agit d’un personnage important, le lieutenant Hubert Dépelteau préfère confier l’enquête à un "jeune" du bureau des enquêtes criminelles de Rimouski, Olivier Ferlatte.

Frustré, Surprenant ouvre l’enquête, déterminé à découvrir le plus d’indices possible avant l’arrivée de Ferlatte. Il constate rapidement que plusieurs personnes avaient des raisons de tuer Leblanc, à commencer par un frère déshérité, une épouse trompée, une amante rejetée, un ami musicien jaloux, un tenancier de bar floué, une ex-animatrice de télé rejetée et un ministre fédéral aux moeurs douteuses!

Jean Lemieux nous entraîne dans le sillage de Surprenant, qui interroge tous les suspects et se perd en conjectures sur les mensonges des uns et les alibis des autres. Au fil de ses recherches, il tente aussi de mettre de l’ordre dans sa vie personnelle, de sorte que Le Mort de la rue des Arsène a parfois des allures de roman existentiel. Les abondantes descriptions devraient quant à elles donner de la couleur au roman, mais elles diluent l’intrigue, alors qu’en réalité, Surprenant boucle son enquête en moins de 48 heures. Décevant.

Le Mort du chemin des Arsène
de Jean Lemieux
Éd. La courte échelle, 2009, 453 p.

Le Mort du chemin des Arsène
Le Mort du chemin des Arsène
Jean Lemieux
La courte échelle