Martine Delvaux : Rose amer
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Martine Delvaux : Rose amer

Une fillette débarque avec mère et beau-père dans un village du fin fond de l’Ontario. Rose amer est le récit au «je» d’une traversée de l’enfer. Celui de la campagne crasse, d’abord, plombée par les non-dits, l’indifférence et la misère, culturelle comme physique, où l’on crève à petit feu dans des maisons sur roues sous les posters à la gloire d’Elvis. Celui de la banlieue, ensuite, maisons alignées, rues parfaites et apéros chez les voisins en tentant de croire à la sécurité absolue des corps comme des âmes. Et chaque fois, des jeunes filles qui disparaissent sans jamais revenir. Martine Delvaux décrit avec un style faussement naïf un univers où les hommes sont absents ou représentent une menace teintée de culpabilité judéo-chrétienne, et où la cruauté est bien plus inscrite dans les codes sociaux que dans les faits divers qui jalonnent le récit. Rose amer a le goût des bonbons surets: sucré dehors et âpre à l’intérieur. Éd. Héliotrope, 2009, 144 p.

Rose amer
Rose amer
Martine Delvaux
Héliotrope