En 2001, Anna Gavalda ficelait un pétillant petit roman pour les adhérents de France Loisirs, un texte commandé par le club pour récompenser ces derniers de leur fidélité. Tiré alors à 20 000 exemplaires – une diffusion des plus modestes pour cette habituée des ventes dans les sept chiffres -, L’Échappée belle était jusque-là demeuré hors commerce. En voici une version remaniée, enfin offerte en librairie.

Simon, Garance et Lola se rendent à un mariage de famille, mais au dernier moment, les forces leur manquent: les trois frères et sours ont leurs petits et moins petits soucis, et l’idée d’aller faire des sourires aux oncles et aux tantes leur pèse terriblement. Ils vont donc se barrer, sans prévenir, et aller retrouver Vincent, leur petit frère devenu guide dans un château de la campagne tourangelle, histoire de voler une journée à cette vie qui les éloigne un peu trop vite de leur enfance. On reconnaît tout de suite la patte d’Anna Gavalda, c’est vif, ça prend de saines libertés avec la langue, c’est bourré d’humour même quand ça flirte avec le grave. Gavalda va indéniablement plaire à ses lecteurs avec ce titre beaucoup plus fluide que La Consolante, son précédent roman, plus ambitieux et, il faut le dire, un peu éparpillé. L’auteure française nous en fournit une nouvelle fois la preuve: les bons sentiments peuvent, parfois, donner de la chouette littérature. Éd. Le Dilettante, 2009, 168 p.