Olivia Tapiero : Les Murs

Fort bonne cuvée 2009 du prix Robert-Cliche (décerné chaque année à un premier roman), Les Murs d’Olivia Tapiero nous convie au voyage fascinant dans la tête d’une suicidaire chronique. Les murs du titre, ce sont ceux des divers hôpitaux dans lesquels l’adolescente se trouvera internée, trimbalée par des parents impuissants devant le mal-être de leur fille. Celle dont on dit souvent qu’«elle avait tout pour elle» refuse ainsi de manger, maigrissant à vue d’oeil, désirant offrir le spectacle de sa lente disparition: «Je veux qu’on me regarde m’évaporer, qu’on me confirme que je ne suis plus là, mais sans réagir, simplement.» Portées par les mots de Tapiero (voix fraîche d’une véritable écrivaine), la douleur et ses conséquences sont minutieusement décrites, presque décortiquées, du point de vue de la narratrice malade, hors de tout discours psychologisant et offrant du même coup un regard intéressant sur le monde. VLB éditeur, 2009, 152 p.