Patrick Drolet : L’être qui nous ressemble
Ouvrir le livre J’ai eu peur d’un quartier autrefois, c’est accepter de passer une heure ou deux dans la tête d’un drôle de numéro. Un narrateur en inadéquation avec le monde, bouleversé par une nouvelle voiture garée dans sa rue ou par quelque variante au cours des choses. Il faut dire à sa décharge qu’il ne doit pas être simple de vivre avec, à ses trousses, une "ombre cannibale". On aperçoit Ducharme entre les lignes, Vian aussi, à l’occasion, et pourquoi pas Cronenberg pour les dialogues possibles et impossibles entre la chair et l’acier. On mesure surtout la très littéraire sensibilité de Patrick Drolet, écrivain au moins autant qu’acteur. Ouvrir ce très réussi petit livre, c’est accepter de passer une heure ou deux en compagnie d’un être qui nous ressemble, au fond, la carapace en moins. Éd. Hurtubise, coll. "Texture", 2009, 102 p.