L’ami Delerm reste fidèle à ses habitudes. Ce roman court représente son énième éloge de la contemplation. Son héros, Arnold Spitzweg, est un homme sans âge, célibataire endurci réfractaire à ce qui pourrait venir détraquer le ronronnement de son quotidien rangé. Il deviendra, bien malgré lui, un gourou du farniente, grâce son blog, journal intime dans lequel il consigne ses impressions et croque des petits moments de vie dont il souligne les plus proustiennes nuances. Delerm a signé un joli manifeste pour les adeptes de la passivité béate. Mais les tempéraments plus nerveux risquent d’être agacés par un protagoniste un peu trop mou et une morale un peu trop mièvre. Éd. Mercure de France, 2009, 150 p.