En 2005, Ioana Georgescu publiait au Marchand de feuilles Évanouissement à Shinjuku, un premier roman raffiné, qui avait beaucoup plu. La Montréalaise d’origine roumaine explore de nouveau les thèmes de la quête identitaire et des amours improbables avec L’Homme d’Asmara, l’enquête que mène en Érythrée une femme souhaitant retrouver son père, évaporé après «la nuit d’amour dont elle est le fruit». Dans la capitale de ce petit pays africain, la narratrice va partir sur les traces de celui-ci, Habib, frottant sa petite histoire à celle de plusieurs autres ainsi qu’à la grande, omniprésente dans cette ville appelée parfois «la petite Rome». Fascinant récit, chargé d’effluves orientaux, parcouru de fausses pistes magnifiques, servi par une langue élégante, très personnelle, dans laquelle transparaissent les préoccupations esthétiques de celle qui est par ailleurs artiste en arts visuels. Éd. Le Marchand de feuilles, 2010, 232 p.