Khaled Al Khamissi : Taxi
En 2005 et 2006, le journaliste Khaled Al Khamissi s’est appliqué à transcrire diverses conversations qu’il a pu entretenir avec les chauffeurs de taxi du Caire, métropole dont les habitants bien souvent «n’ont pas de quoi manger mais où chacun se balade avec son téléphone portable et une cigarette à la bouche». Best-seller de la littérature arabe l’année suivante, se lisant comme un roman, son Taxi réunit une soixantaine de ces transcriptions, traçant un portrait lucide et habile d’une société gangrenée par la corruption, la brutalité et un capitalisme déréglé. Société dont les «poubelles roulantes» que sont les taxis apparaissent tour à tour comme le produit et le miroir. L’auteur ne cache d’ailleurs pas son admiration pour cette profession pleine d’embûches qu’exercent ses compatriotes, dont plusieurs – heureusement – ont la langue fort bien pendue. Traduit par Hussein Emara et Moïna Fauchier Delavigne. Éd. Actes Sud, 2009, 190 p.