Serge Prenoveau : Autopsie d’un tireur fou

Qu’est-ce qui peut inciter un malheureux à ouvrir le feu et à tuer en quelques secondes plusieurs de ses semblables? Le narrateur de ce premier roman de Serge Prenoveau tente de répondre à la question en prenant son propre cas en contre-exemple. C’est que dans l’habituel portrait tracé des tireurs fous par les médias – misanthropes cultivant la solitude et renfermant leur rage et leur amertume -, il se reconnaît en tous points, même si, lui, n’est jamais passé à l’acte. Autour de cette prémisse se développe un roman fort bien écrit et plutôt sombre, consacré aux causes de l’isolement de son protagoniste, handicapé physique abandonné par ses parents, maltraité par ses camarades de classe et n’étant pas parvenu à entretenir de liens significatifs durant sa vie adulte. Bien que prenant fin sur une mince note d’espoir, Autopsie d’un tireur fou donne ainsi à lire une forme profonde de solitude qui ne laisse pas indifférent. Éd. Fides, 2010, 196 p.