Anthologie (les meilleures d’XYZ depuis un quart de siècle) : XYZ: la revue de la nouvelle
Vingt-cinq ans de nouvelles, ça se fête! Et c’est tout un exploit, compte tenu du statut précaire dans lequel est longtemps demeuré au Québec ce genre littéraire en quête de ses propres repères et plus ou moins ignoré par l’institution. Même si on aurait souhaité une présentation plus substantielle des défis auxquels la nouvelle s’est trouvée confrontée sous la plume de son nouveau directeur Nicolas Tremblay, il faut saluer l’idée de ce numéro-bilan d’XYZ (revue de la nouvelle) intitulé Anthologie et réunissant les meilleures pièces parues entre 1985 et 2010, choisies parmi près d’un millier qui ont été publiées depuis la fondation de la revue. Établissant rapidement une «ambiance» et cultivant l’art de la chute, les 14 textes qu’on y découvre apparaissent nettement plus citadins que ruraux, les flâneries urbaines d’André Major, Anne Dandurand et Solange Lévesque se déployant aux côtés d’excellents écrits de la «relève», ceux de Mélanie Vincelette («Chinook»), Patrick Tillard («La Mort de Fernando Pessoa») et Marie-Ève Sévigny («À l’ombre»). Tel l’aveugle de Pierre Yergeau qui rêve de parvenir «à la fabrication d’une image, qui brillerait d’un tel éclat qu’il n’aurait pas besoin de la toucher pour la reconnaître», la nouvelle y apparaît ici comme le genre de tous les possibles, d’une méticulosité et d’une précision dans la langue, le ton et le propos qui lui valent souvent, et avec raison, cette appellation un peu convenue de «bijou». Éd. XYZ, numéro 101, printemps 2010, 102 p.