Louise Portal : Transcendance
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Louise Portal : Transcendance

L’an passé, Louise Portal participait pour la première fois au Salon du livre de Trois-Rivières. Cette année, elle récidive, avec un sixième roman en poche et un nouveau rôle à jouer. Du 25 au 28 mars, l’écrivaine sera la présidente d’honneur du 22e Salon.

Au téléphone, Louise Portal souffre d’une vilaine sinusite. Sa voix est quelque peu éraillée par le virus. Entre quelques quintes de toux, des "excusez-moi" et une gorgée d’eau, l’artiste se fait généreuse, passionnée, lumineuse.

Même si Louise Portal ne participe que pour une deuxième fois au Salon, elle n’en est pas à sa première présidence. Les salons de Québec, Saguenay et Rimouski lui ont déjà donné le titre d’honneur. Et c’est avec enthousiasme qu’elle assurera celle de Trois-Rivières. L’objectif: "C’est d’être vraiment présente auprès des lecteurs et des lectrices qui seront au Salon", en plus de rencontrer les auteurs, exposants et ceux et celles qui graviteront autour de l’événement. Un travail de terrain, en quelque sorte.

Cette fin de semaine, elle prendra part à des tables rondes, des rencontres d’auteurs, des séances de signature et même à une causerie avec Jacques Hébert, son conjoint. Cette rencontre d’inspiration (27 mars) sera ponctuée d’extraits de leurs livres, de chansons a cappella et de témoignages relatant le parcours des amoureux complices.

Avec la publication de La Promeneuse du Cap, Louise Portal nous permet de connaître, justement, la suite du parcours de Murielle, cette écorchée vive du roman Cap-au-Renard (2002), qui, ici, transcendera son passé de tourmente, le suicide de sa fille, l’incendie de sa maison, ses amours noires.

La suite du best-seller, imprévue au départ, s’est imposée d’elle-même il y a trois ans, lorsque Louise Portal s’est retrouvée au Château Lamontagne à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie. "Et là, j’ai eu comme une vision, raconte-t-elle. J’ai imaginé que, au-dessus de la cheminée de l’immense salle à manger, exactement comme le roman commence, il y avait ce tableau de Léo Petit-Pas (Retour à Cap-au-Renard) qui termine le roman Cap-au-Renard. Tout à coup, j’ai pensé que Murielle était assise là. Elle venait de revenir au pays et elle se voyait dans ce tableau. Et là, elle n’avait plus le choix de vraiment faire face à nouveau à son passé. Et j’ai été convaincue que j’avais un bon départ pour mon roman. Je suis rentrée chez moi à Cap-au-Renard, dans ma maison, et j’ai commencé le tome 2."

Intense et emballée, l’artiste poursuit: "Murielle avait un élan de rédemption. On aurait dit qu’elle voulait aller jusqu’au bout de quelque chose et, malgré moi, comme écrivaine, je la suivais. Elle me devançait, presque, dans l’écriture. Alors, cela a été de beaux moments d’écriture parce que j’ai revisité tous les lieux de souffrance de Murielle. C’est comme si j’avais la possibilité, cette fois, d’amener de la lumière."

La lumière, l’amour, la vie, c’est ce que trouvera Murielle au bout du chemin, bercée par les paysages de la Gaspésie et les mots de Blanche Lamontagne (première poétesse du Québec).

La Promeneuse du Cap
de Louise Portal
Éd. Hurtubise, 2010, 176 p.

La Promeneuse du Cap
La Promeneuse du Cap
Louise Portal
Éd. Hurtubise