Quatre auteurs présents au Salon du livre et au Festival de la BD francophone : Tour de jaquettes

GUY DELISLE

Fait rare, l’auteur de BD Guy Delisle est devenu plus connu en France qu’au Québec, sa terre natale, en réussissant à publier autant à L’Association que chez Delcourt. La production de Delisle est néanmoins en parfait accord avec celle d’autres auteurs de sa génération comme Sfar et Trondheim, mariant avec beaucoup d’aisance son ton très personnel à une approche plus commerciale, notamment avec ses personnages de Moroni et Louis. Mais c’est avec un trio d’albums attachants où il se met en scène lors de séjours à l’étranger (Shenzhen, Pyongyang, Chroniques birmanes) qu’il s’est bâti une très belle réputation; Delisle y transforme le quotidien en expérience surréaliste simplement en faisant s’entrechoquer les cultures.

LISA MANDEL

Lisa Mandel a choisi la voie de l’humour pour décrire les aléas de sa propre vie autant que pour développer ses personnages de fiction. Un choix pas vraiment étonnant, puisque la bédéiste française semble avoir une vie assez intense, au parcours parfois atypique. En plus d’avoir créé deux séries jeunesse déjantées (Nini Patalo et Eddy Milveux), Mandel publiait il y a quelques années, et toujours avec le même ton, le récit (d’abord paru sur son blogue, qu’elle tient toujours) de son long séjour en Argentine. Si le troublant HP s’éloigne un peu de son approche très personnelle et humoristique, il témoigne de sa capacité à se renouveler. Mandel y rapporte les confessions de collègues de ses parents, préposés dans un asile d’aliénés…

DANY LAFERRIERE

Au cours des derniers mois, Dany Laferrière aura passé par toute la gamme des émotions. Tout d’abord en remportant le Médicis en novembre dernier pour son roman L’Énigme du retour, une première québécoise depuis Marie-Claire Blais en 1966, puis en figurant au coeur du documentaire La dérive douce d’un enfant de Petit-Goâve de Pedro Ruiz. Sensation totalement différente par la suite, puisque l’auteur se trouve en Haïti lors du terrible tremblement de terre qui secoue l’île le 12 janvier. Profondément marqué par ce qu’il y voit et ceux qu’il croise, Laferrière rassemble ses impressions et des informations entourant cette tragédie sous le titre Tout bouge autour de moi, témoignage qui vient tout juste de paraître. Celui qui est président d’honneur du SILQ cette année sera présent lors de la table ronde Qu’est-ce qui, dans votre vie, a fait de vous un écrivain? le 10 avril à 17h.

JEAN-FRANÇOIS CARON

Rédacteur en chef de Voir au Saguenay et collaborateur, entre autres, de Lettres québécoises et Vie des arts, Jean-François Caron lançait en 2006 son premier recueil de poésie aux éditions La Peuplade, Des champs de mandragores. Pour sa deuxième publication, l’auteur originaire de La Pocatière se lance dans le roman avec Nos échoueries, toujours chez le même éditeur. À la mort de ses parents, un homme renoue avec son passé et retrouve les souvenirs presque disparus de son enfance dans le petit village de Sainte-Euphrasie. L’occasion pour Jean-François Caron d’évoquer la réalité d’une certaine ruralité, avec ses espoirs autant que ses désespoirs, mais aussi ses paysages incomparables et solitaires.

Le Salon international du livre de Québec et le Festival de la BD francophone de Québec
Jusqu’au 11 avril
En divers endroits
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www.silq.ca / www.fbdfq.com