François Barcelo : Le Seul Défaut de la neige

Assassiner en plein hiver, c’est loin d’être l’idéal. puisqu’on laisse des traces. C’est ce que va découvrir le jeune Yannick, déneigeur et unique employé (en plus du maire et de la secrétaire) de la modeste municipalité de Saint-Christophe-de-Bougainville, située au bord de la 132. Au cours d’une même journée fiévreuse, tandis que la radio annonce la tempête de neige du siècle, le pauvre orphelin accumulera pas moins de cinq cadavres dans la benne de son camion, comprenant ceux de son oncle Oscar, du distributeur de «L’Annon’sac» (amant de sa tante Estelle) et de M. le maire en personne, victime de sa curiosité et d’un toit bien trop glissant… C’est avec sa verve et son humour noir habituels que François Barcelo nous invite à pénétrer dans l’esprit d’un garçon plus ou moins naïf, victime de sa générosité envers les tueurs paumés d’un petit village recelant (comme il convient) sa part de secrets et de désirs enfouis. Récit léger et sarcastique, Le Seul Défaut de la neige inaugure la toute nouvelle collection «Kompak», que la maison XYZ entend consacrer à la «novella». Collection dont le format des livres (celui d’un boîtier de disque compact) est une véritable gageure et qui, en même temps que le récit de Barcelo, nous propose L’Herbe est meilleure à Lemieux de J.P. April, une autre histoire campée dans un bled perdu où l’on en fume, paraît-il, du très bon. Éd. XYZ, coll. «Kompak», 2010, 142 p.