Luis Sepúlveda : L’ombre de ce que nous avons été
Santiago sous la pluie. Trois vieux, anciens révolutionnaires, s’offrent des retrouvailles autour d’un poulet rôti et envisagent un dernier coup. Ils attendent le Spécialiste, mais ce dernier meurt sur le chemin, assommé par un tourne-disque lancé par une fenêtre. Avec une trame narrative oscillant entre enquête, souvenirs et anecdotes historiques, Luis Sepúlveda, dont le titre le plus connu demeure Le vieux qui lisait des romans d’amour, tisse davantage une ambiance qu’une intrigue. On lit ce roman avec l’impression de se bercer en écoutant distraitement, mais affectueusement, un aïeul nous raconter sa vie. Empreint de nostalgie, le roman pose en filigrane une grande question: Que reste-t-il de nos révolutions? Et si on se battait pour défendre nos idéaux? Éd. Métailié, 2010, 150 p.