Antoine Brea : Méduses
Petit roman baroque, inclassable et proprement jouissif que ce Méduses d’Antoine Brea publié aux belles éditions du Quartanier. On y suit, dans une ambiance totalement onirique, les pérégrinations sentimentales et les misères sexuelles d’un narrateur, "jouet de forces hostiles et étrangères", pourchassé notamment par les "pédérastes", obnubilé par la femme-amante à qui s’adresse son récit et hanté par le poids familial, celui d’un père, puis d’une mère et d’un frère, Jimmy Namiasz, interné pour "folie religieuse"… Une histoire où plane aussi l’ombre de la mort, personnifiée avec "ses souliers grinçants et notariaux", et portée par un style à la fois léger et volontairement suranné où s’enfilent, comme une superbe moquerie, passés simples, subjonctifs imparfaits et archaïsmes méticuleusement choisis. Éd. Le Quartanier, 2010, 370 p.