En 2007, un scandale musical défraye la chronique britannique, celui de l’imposture de la célèbre pianiste Joyce Hatto dont la discographie a été forgée de toutes pièces par son mari à partir d’enregistrements habilement modifiés d’autres interprètes. Inspirée par ce fait divers, Minh Tran Huy imagine la supercherie d’Anna Song, pianiste méconnue atteinte à la fin de sa vie d’une maladie des articulations de la main et qui, après sa mort, sera l’objet d’un véritable culte tandis que l’on redécouvrira son oeuvre enregistrée. Ce deuxième roman de la rédactrice en chef adjointe du Magazine littéraire se compose d’une double narration fonctionnant en alternance, les articles de journaux vantant le génie de l’artiste étant intercalés dans le témoignage de son mari, amoureux d’Anna depuis l’enfance. Un texte beau et troublant qui revisite les notions du vrai et du faux et qui propose une escroquerie dont le véritable motif est l’amour. Éd. Actes Sud, 2010, 191 p.