William Boyd : Orages ordinaires
Que resterait-il de nous si nous perdions emploi, famille, attaches, statut, maison? C’est, en somme, la question que pose William Boyd dans Orages ordinaires, un polar bien ficelé doublé d’une radioscopie du ventre de Londres. Aux premières pages du roman, la vie sourit à Adam Kindred, son héros, jeune climatologue qui sort d’un entretien d’embauche réussi. Mais les choses basculent vite. Voilà qu’il fait la rencontre malheureuse de Phillip Wang, chef chercheur pour un géant pharmaceutique. Wang mourra, un couteau planté dans l’abdomen. Kindred, suspect numéro un du meurtre de Wang, part en cavale. Poursuivi par la police, mais aussi par un sinistre tueur à gages, il décide de disparaître, de rejoindre la masse anonyme des sans-abris. Orages ordinaires est une fresque sociale au suspense implacable, le genre de roman qu’aurait pu écrire Dickens s’il avait vécu à l’époque des thrillers. Trad. par Christiane Besse. Éd. du Seuil, 2010, 478 p.