Arlette Fortin : Clara Tremblay, chesseldéenne
Comment on appelle ça, un vieux qui s’est fait placé dans un CHSLD? Un chesseldéen. C’est le gentilé inventé par la nonagénaire Clara Tremblay une fois atterrie dans son ultime «milieu de vie». Entre la cafétéria, le corridor et sa «moitié de chambre», la vieille femme tente de déjouer l’effroi et l’ennui en racontant les petites joies et les grands renoncements de sa condition. Pas misérabiliste pour deux cennes, pleine d’humour malgré elle, Clara paraît admirablement vivante: on entend sa voix, on imagine facilement son récit porté à la scène. Au-delà des clichés, le récit nous rappelle que «chaque vie renferme sa fin comme chaque mort sa vie». Hélas, l’auteure, Arlette Fortin, s’est elle-même éteinte avant d’avoir pu tenir son dernier livre dans ses mains. Éd. de la Bagnole, 2010, 145 p.