Professeure adjointe au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal, Marion Froger propose une version remaniée de sa thèse de doctorat portant sur la dimension communautaire du documentaire comme composante esthétique. Ambitieux et minutieux, son essai s’avère un fascinant cours d’histoire sur l’évolution tant sémiotique qu’esthétique du documentaire onéfien de la Révolution tranquille jusqu’aux lendemains de l’échec référendaire. S’appuyant sur un colossal corpus, où l’on retrouve notamment les oeuvres de Perrault, de Groulx, de Leduc et de Desjardins, l’auteure met intelligemment en lumière les contradictions des institutions canadiennes face à la réalité québécoise tout en dégageant avec finesse la transformation du rapport entre filmeur, filmé et spectateur. Les Presses de l’Université de Montréal, 2009, 295 p.